Notre histoire

Nous vous invitons à notre musée pour une visite guidée.

Bien que l’île d’Anticosti n’ait jamais été développée de façon intensive et qu’elle n’est réellement habitée que depuis un peu plus de 100 ans, son histoire est riche d’événements mémorables, de rebondissements et d’extravagances.

Préhistoire

Selon certaines fouilles archéologiques, les amérindiens de la Gaspésie et de la Côte-Nord auraient été les premiers à fréquenter l’île il y a environ 3 500 ans pour y chasser l’ours. Une des hypothèses pour expliquer l’origine du toponyme Anticosti est justement qu’il dériverait soit du terme amérindien « Nâtâkwan » qui veut dire « lieu où l’on chasse l’ours » ou de « Nadicousti » qui signifie « terre avancée ».

Jacques Cartier

Jacques Cartier est le premier européen à reconnaître et mentionner l’existence de l’île lors de son premier voyage en 1534. L’année suivante, le 15 août 1535 contournant à nouveau l’île, il la nomma « Assomption » en l’honneur de la fête du jour. Dès le début du 17ième siècle, Champlain fait état de la dangerosité de ses côtes pour les navires. Plus tard, on la surnommera « le cimetière du golfe ».

Louis Jolliet

Il fut le premier seigneur d’Anticosti et le premier à y ériger des installations permanentes. C’est en 1680 que Louis XIV lui concède l’île en récompense de ses voyages d’exploration au Mississippi et à la Baie d’Hudson. Jolliet, sieur de Mingan et d’Anticosti, y exploite le commerce du saumon et une ferme jusqu’en 1690, année où la flotte de Phipps, en route pour attaquer Québec, brûle ses installations . A sa mort, en 1700, l’île est partagée entre ses trois enfants qui n’y feront aucun développement significatif.

Louis-Olivier Gamache

Personnage mystérieux et marin hors-pair, Louis-Olivier Gamache vécu seul avec sa famille à la baie Ellis (où se trouve aujourd’hui Port-Menier) de 1823 jusqu’à sa mort en 1854. Pendant toutes ces années, il vécut de chasse, de pêche, d’agriculture et du commerce de la fourrure. Lors de ses nombreux voyages, il s’amusa à répandre et à entretenir sur son compte toute sorte de rumeurs et de légendes dans le but d’éloigner de « son île » les visiteurs indésirables. C’est à cause de ces histoires et du mystère qui l’entourait qu’on le surnomma « Le sorcier d’Anticosti ».

Les premières agglomérations

Après avoir appartenu tour à tour à Terre-Neuve et au Bas-Canada entre 1763 et 1874, période pendant laquelle aucun développement n’est entrepris, si ce n’est la construction de trois phares entre 1831 et 1858, l’île est finalement acquise en 1874 par l’Anticosti Island Company.

Bien que le village de l’Anse-aux-Fraises existe déjà à cette époque depuis quelques années, c’est sous le règne de cette compagnie que les villages d’English Bay (Baie-Ste-Claire) et de Fox Bay (Baie-du-Renard) sont fondés.

En 1884, l’île change encore de main et devient la propriété des frères Stockwell qui forment en 1886 une compagnie forestière. Celle-ci connaît peu de succès et est dissoute cinq ans plus tard.

L’époque Menier

C’est à partir de 1895 que des efforts réels de développement de l’île d’Anticosti seront entrepris par Henri Menier.

Menier, riche chocolatier français, rêvait depuis plusieurs années d’acquérir une île pour s’en faire un paradis de chasse et de pêche. C’est sur les recommandations de son ami Georges-Martin Zédé qu’il achète en décembre 1895 l’île d’Anticosti, pour la somme de 125 000 $. A partir de ce moment et jusqu’à sa mort en 1913, Henri Menier investira des ressources financières considérables dans le développement de l’île et prendra des décisions qui changeront radicalement et définitivement le portrait d’Anticosti.

Il développe d’abord le village d’English Bay qu’il rebaptise Baie-Sainte-Claire en l’honneur de sa mère. Puis, après quelques années, il déménage ses installations à la baie Ellis où il fonde un nouveau village : Port-Menier. Menier y construit une somptueuse villa, au coût de 130 000 $, où il séjournera lors de ses visites à l’île. En son absence, Menier laisse la gestion de l’île à Martin-Zédé qui y développe la coupe de bois, l’agriculture, la pêche et la mise en boîte du homard et du saumon, créant ainsi une certaine prospérité pour les habitants de l’île.

Cependant, l’intervention la plus extravagante et la plus marquante d’Henri Menier à l’île d’Anticosti est certainement l’introduction de plusieurs espèces animales dont le cerf de Virginie qui constitue, encore aujourd’hui, une des principales richesses de l’île.

À la mort d’Henri Menier en 1913, son frère Gaston continuera, de façon moins intensive, le développement de l’île. On lui doit entre autres choses la construction de plusieurs pavillons de chasse et de pêche et le développement du tourisme lié à ces activités.

L’époque des papetières

En 1926, Gaston Menier revend l’île à la Wayagamack Pulp and Paper pour environ 6 millions $. À partir de cette époque et jusqu’au début des années 1970, l’économie de l’île sera axée presque exclusivement sur l’exploitation forestière. Pendant cette période, la protection de l’environnement et du patrimoine ainsi que la conservation de la faune ne feront pas partie des préoccupations des compagnies forestières. Tous les villages, sauf Port-Menier, seront abandonnés. Et même la villa Menier, après avoir été vidée de son contenu, sera incendiée en 1953 sous les ordres de la Consolidated Bathurst Ltd, faisant disparaître ainsi le principal joyau du patrimoine historique de l’île.

Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche (MTCP)

Étant donné la difficulté de rentabiliser l’exploitation forestière à l’île d’Anticosti, la Consol-Bathurst décide de la mettre en vente, et en 1974, le gouvernement du Québec exproprie la compagnie pour la somme 24 millions $. De 1974 à 1983, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche (qui deviendra le MLCP en changeant Tourisme pour Loisir) sera responsable de la gestion de l’île et y développera l’industrie du tourisme de chasse et de pêche. Enfin, à partir de 1982, le gouvernement amorce le processus de cession des immeubles résidentiels et commerciaux aux résidents de Port-Menier et, au même moment, la municipalisation de l’île est amorcée. Le premier conseil municipal sera ainsi assermenté le 31 janvier 1984.

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